Cet ouvrage de Cyrielle Den Hartigh analyse l’état actuel des jardins collectifs, une activité citoyenne en France dans un contexte de crise écologique et économique. Il met un accent particulier sur les potentielles fonctions alimentaires et expérimentations culturales pour pallier les contraintes du milieu urbain.
Cyrielle Den Hartigh, ex-salariée des Amis de la Terre, est très engagée dans le développement des actions locales concrètes face aux dégradations environnementales. L’intérêt pour ces espaces naturels au sein des villes, autogérés par les habitants, l’a amenée à s’investir dans la recherche historique et thématique des jardins collectifs en France.
Liens sociaux crées autour des jardins
En effet, les habitants du milieu urbain (73 % de la population en France) sont de plus en plus engagés dans des démarches collectives, afin de constituer des jardins collectifs, parfois avec les maries ou d’autres acteurs. Dans son ouvrage, l’auteur décrit le parcours de plusieurs personnes et associations qui ont travaillé, depuis 1997, au développement de ces jardins dans plusieurs villes françaises.
La définition des jardins collectifs est basée sur une proposition de loi et rassemble les jardins partagés, familiaux et d’insertion. Ils sont créés ou animés collectivement, et ont pour objet de développer des liens sociaux de proximité par le biais d’activités sociales, culturelles et éducatives tout en étant accessibles au plus grand nombre.
À travers des exemples et témoignages, Cyrielle Den Hartigh nous emmène dans un univers vert au milieu de la grisaille des villes. Parmi ces jardins, on en trouve plusieurs à Montreuil, Nantes, Poitiers, Dijon, Bordeaux et Nîmes ; ainsi que des initiatives très importantes comme le réseau national « Le Jardin dans Tous Ses États », les programmes « Main Verte », « On sème à Montreuil », l’association « Passe Muraille » et plus encore.
Le rôle des jardins collectifs dans un contexte de crise écologique et sociale
Cyrielle Den Hartigh souligne que dans un tel contexte, les jardins collectifs répondent à des préoccupations grandissantes des habitants de la ville : production alimentaire, biodiversité, lien social, vie de quartier, amélioration du cadre vie ou encore réappropriation de la ville. Les jardins collectifs ont une fonction alimentaire dans son ensemble et non seulement une simple fonction de production, puisqu’ils sont des endroits de sensibilisation, de formation, d’échanges de savoir-faire et de vie commune.
Pour garantir son bon développement, il existe une proposition de loi « relative aux jardins collectifs » centrée, entre autres, sur la régulation foncière des terrains à fin collective entre les collectifs d’habitants, la municipalité et certaines sociétés privées. Celle-ci a été votée au Sénat en 2003, puis transférée à l’Assemblée nationale. Mais malgré le soutien global, l’Assemblée n’a pas statué sur cette loi.
> MELISSA CAHUATA
En savoir plus
Den Hartigh, 2013 « Jardins collectifs, parcours des innovations potagères et sociales », Ed. Educagri.
Réseau des jardins partagés : http://jardins-partages.org/