Le 2evolet du 5e rapport du GIEC sur les « impacts, l'adaptation et la vulnérabilité » aux changements climatiques présenté ce matin par le GIEC à Yokohama au Japon met en évidence les conséquences du changement climatique sur les ressources en eau, l'agriculture et les écosystèmes.
Les Amis de la Terre s'alarment de ces bouleversements écologiques et sociaux particulièrement sévères dans les pays du Sud. Les États historiquement responsables, doivent prendre des mesures pour enrayer le réchauffement du climat et corriger l'injustice climatique.
Le 2e volet du 5e rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat détaille les impacts déjà tangibles du changement climatique.
Des périodes de sécheresse plus importantes réduisent l'accès à l'eau potable pour de nombreuses populations : « Chaque degré supplémentaire devrait réduire de 20 % les ressources en eau » affirme le rapport. Dans certaines régions, souvent les plus peuplées, la montée du niveau des mers et la fonte de la cryosphère engendrent submersions et inondations.
Les modifications de température et précipitations perturbent les capacités agricoles, ce qui bouleverse les productions alimentaires locales et entraîne une flambée des prix des denrées de base. Les ressources halieutiques sont menacées, fragilisant les communautés littorales, tandis que des pertes de biodiversité et l'extinction de certaines espèces s'accélèrent.
En Europe, les changements climatiques se traduiront par l'augmentation d'événements climatiques extrêmes comme les tempêtes et les vagues de chaleur. Sécheresses, réduction de la ressource en eau et incendies alterneront avec les inondations, provoquant la destruction d'écosystèmes, de cultures, de biens et augmentant fortement les risques sanitaires pour les populations (nombre croissant de décès et de maladies).
Les communautés vulnérables et les populations les plus fragiles (techniques agricoles peu mécanisées, absence d'infrastructures, faibles niveau d'éducation) sont les plus vulnérables au changement climatique.
« Selon le rapport, entre aujourd'hui et 2100 le changement climatique créera de nouveaux pauvres et ce dans tous les pays, quel que soit leur niveau de richesse.
Ainsi, le changement climatique est un facteur aggravant la vulnérabilité des populations démunies et aura des impacts en matière d'égalité, d'accès aux droits, de démocratie. » souligne Malika Peyraut, des Amis de la Terre.
Le rapport révèle enfin l'insuffisance des investissements dans l'adaptation, estimant que les coûts de l'adaptation sont sous-évalués. De plus, l'adaptation doit reposer sur les pratiques et attentes des communautés concernées.
« A la veille de la COP21 à Paris en 2015, le constat est double: certes il est nécessaire que les États s'engagent de façon contraignante à réduire massivement leurs émissions de gaz à effet de serre, du local au global.
Mais ce n'est pas suffisant: les pays historiquement responsables de l'injustice climatique doivent maintenant tout mettre en œuvre pour aider les victimes à faire face aux conséquences du changement climatique. » poursuit Malika Peyraut.