Depuis Rio 1992, tout le monde sait, y compris les dirigeants politiques, que le changement climatique accentué par les activités humaines, sera dramatique.
Pourtant rien n’est fait, sinon pour s’y opposer, du moins pour s’y adapter.
Les changements de climat sont naturels et on peut avoir une idée de leur ampleur à travers les isotopes prisonniers des sédiments ou à travers les bulles d’air emprisonnées dans les glaces.
Les sociétés humaines ont toujours été confrontées à ces phénomènes et les ont gérés difficilement.
Ce qui est nouveau c’est, d’une part, la vitesse de ces changements qui est extrêmement rapide et, d’autre part, le fait que nos sociétés modernes soient sédentarisées et donc incapables de déplacer leurs installations (et notamment les gratte-ciels) au fur et à mesure de l’évolution du climat.
On sait d’ores et déjà, que la production de céréales diminuera de 2% par décennies alors que dans le même temps la demande mondiale augmentera de 14%. Ces modifications toucheront les espèces végétales et animales dans tous les domaines, à terre ou en mer.
Face à cette catastrophe annoncée il n’y a aucune réaction des autorités.
Cela vient du fait que les populations refusant par avance tout changement, les élus politiques ne voient pas la nécessite de s’occuper du futur.
Les scientifiques et les écologistes qui demandent une adaptation préventive aux situations prochaines (par exemple avec la transition énergétique) sont donc en complet décalage avec la société et avec ses représentants politiques.
Malheureusement on ne connaît pas d’exemple dans l’histoire ou les sociétés humaines ont anticipé les changements du milieu de vie et se sont organisées pour s’y adapter.
Les modifications ont toujours eu lieu après les catastrophes.
C’est probablement ce qui nous arrivera dans quelques décennies seulement.
Génération Ecologie demande aux responsables politiques d’être justement des responsables de l’avenir de leurs administrés, en écoutant les scientifiques et les écologistes.
Michel Villeneuve
Directeur de recherche au CNRS
Vice-président de Génération Ecologie