L’autorisation donnée par le conseil d’administration du Parc national des Calanques pour permettre à l’usine de Gardanne de déverser des millions de mètres cube de boues rouges pendant les 30 ans à venir, est un véritable scandale.
La convention de Barcelone pour lutter contre la pollution en Méditerranée stipulait que le déversement des résidus de traitement de l’Alumine devait s’arrêter définitivement en 2015. La France comme les autres pays des rivages de la Méditerranée avait signé cette convention qui en fait ne concerne que deux usines de traitement de l’Alumine: une à Gardanne et l’autre en Grèce.
Les propriétaires de ces usines et notamment Rio Tinto à Gardanne devaient trouver d’autres destinations aux boues polluées en métaux lourds.
La concession faite par Rio-Tinto pour obtenir l’accord des autorités du parc national des Calanques est un veritable « marché de dupes ». En effet, l’Usinier propose de rejeter seulement les eaux usées et non les matières solides. Or, les produits polluants et notamment les métaux lourds sont justement dans ces eaux usées qui jusqu'à présent étaient rejetées avec les boues rouges qui inondent depuis 50 ans le fond du canyon de Cassidaigne. Les dernières études sismiques on montré que ce Canyon était fortement érodé puisqu’il ne contient aucun dépôt du Quaternaire. Ce qui veut dire que les courants circulant au fond du canyon on déplacé vers le large les boues rouges et leur contenu polluant.
La solution qui était proposée était donc de traiter les eaux usées en neutralisant les produits polluants et notamment la soude puis de transformer les matières solides ainsi nettoyées en matériaux de construction: la Bauxalite. Cette solution avait évidemment un coût pour Rio Tinto condamné, ailleurs dans le monde, pour la pollution en mercure de ses orpaillages.
Le délai de trente ans accordé à l’Usinier le dédouanera de tout effort de recyclage.
Génération Ecologie ne comprend pas comment des instances chargées de faire respecter les règles écologiques dans un parc national peuvent s’associer à une opération de pollution. Quand on sait que ce parc stocke déjà les déchets toxiques de savonneries et des usines chimiques de 19eme et du début 20eme siècle et sert de débouché aux deux émissaires de l’agglomération marseillaise, on peut se demander si la création de ce parc relève de l’ironie des responsables.
Il est aussi très curieux de constater que cette décision intervient après les élections municipales au cours desquelles les mêmes responsables, alors candidats, s’attribuaient de diplômes de meilleur écologiste
Mais ça c’était avant !
Michel Villeneuve
Vice-président de Génération Ecologie
Directeur de recherche honoraire