À l’Assemblée nationale, dans le cadre du débat sur la loi de transition énergétique, les députés ont aujourd’hui voté (après de longues, très longues heures de débat) l’article 1 et la réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75 % à 50 % à l’horizon 2025. La semaine prochaine s’ouvre au Bourget (Seine-Saint-Denis) la première édition de la World Nuclear Exhibition, “L’événement mondial de référence de la filière énergie nucléaire” selon son site internet. On pourrait ajouter à cet agenda les discussions européennes sur le paquet énergie-climat et l’approche de la COP 21 à Paris …
Le nucléaire, une filière d’avenir pour la France ?
C’est ce que le Premier ministre Manuel Valls a déclaré, en juin (puis en août !) 2014 :
“La filière nucléaire, c’est donc une filière d’avenir pour notre pays. Oui, une filière d’avenir.”
Ce matin, Greenpeace a souhaité mettre cette affirmation à l’épreuve des chiffres.
Mycle Schneider, consultant international en énergie et politiques nucléaires est donc venu présenter, sur notre invitation et pour la première fois en France le World Nuclear Industry Status Report 2014.
Dans lequel on apprend, par exemple, que sur 67 réacteurs en construction dans le monde, 49 sont en retard … tellement en retard que la construction d’un réacteur américain a ainsi débuté… en 1972 ! Une technologie d’un autre âge.
Mais parlons chiffres : voici, en trois chiffres clés, le bilan de santé de l’énergie nucléaire comparée aux énergies renouvelables.
Investissements. En 2013, les investissements mondiaux dans l’éolien ont été cinq fois supérieurs à ceux du nucléaire (pour un montant de 215 milliards de dollars contre seulement 42 milliards pour l’atome).
Chiffres d’affaires. Quand l’Allemagne a réalisé un chiffre d’affaires à l’export en 2013 de 13 milliards d’euros pour les renouvelables (chiffre cumulé pour le solaire et l’éolien), la France, quant à elle, s’est contentée de 5,6 milliards d’euros pour le nucléaire.
Puissance installée mondiale. Sur la dernière décennie, quand la puissance installée du solaire et de l’éolien a cru de 403 gigawatts électriques (GWe), celle du nucléaire a reculé de 32 GWe, soit l’équivalent de la moitié du parc français.