FIGAROVOX/EXTRAITS - Elie Barnavi encourage vivement l'Assemblée nationale à voter la reconnaissance de l'Etat palestinien le 28 novembre.
Historien et diplomate, Élie Barnavi a été ambassadeur d'Israël en France.
L' Assemblée nationale française s'apprête à voter en faveur d'une résolution demandant au gouvernement de la République de reconnaître un État palestinien.
Tous ceux qui ont à cœur d'assister de leur vivant à la fin du plus vieux conflit de la planète devraient soutenir cette initiative. Une pétition en ce sens, signée par des centaines de personnalités israéliennes, intellectuels, diplomates et officiers supérieurs de réserve, a été envoyée à Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, et à Élisabeth Guigou, présidente de la commission des affaires étrangères.
Non que l'État de Palestine naisse de ce genre de proclamations. Nul n'est assez naïf pour le croire. Que ces mesures soient dépourvues d'une réelle portée politique, c'est un fait. Seuls les gouvernements peuvent formellement reconnaître un État nouveau-né, et même eux se heurtent aux dures réalités du terrain.
Pourtant, à y regarder de plus près, ces votes ne sont pas vides de toute véritable signification politique, loin s'en faut. En démocratie, les avis du Parlement ont un indéniable poids moral, qui, à la longue, pèse sur les gouvernements. Surtout lorsque les gouvernements en question sont du même avis, comme c'est partout le cas en Europe, notamment en France.
En effet, le vote attendu des représentants du peuple français s'inscrit dans un mouvement général.
Le 13 octobre, à une majorité plus que confortable - 274 pour, 12 contre -, et au bout d'un débat passionné de plus de quatre heures, le Parlement britannique votait en faveur d'une résolution demandant au gouvernement de Sa Majesté de reconnaître un État palestinien.
Le 30 octobre, le gouvernement suédois du premier ministre nouvellement élu, le social-démocrate Stefan Löfven, devenait le premier gouvernement européen à franchir le pas. Le Parlement espagnol a annoncé dans la foulée du vote britannique qu'il ferait bientôt de même.
C'est désormais le tour de l'Assemblée nationale française...