Le blog de Yannick LE MOING

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Présidentielle 2017

Publié par Jean-Noël Debroise sur 13 Septembre 2015, 17:46pm

Catégories : #Elections

Présidentielle 2017

Les Présidents de la République se suivent et se ressemblent !

Et malheureusement, depuis les temps lointains, le mécanisme est toujours le même.

Les peuples et même les cours (des rois autrefois et des Présidents aujourd’hui), sont toujours portés par l’illusion qu’ils créent eux-mêmes.

Les vieux adages populaires ont la tête dure. « On sait ce qu’on perd, on ne sait pas ce qu’on gagne »…

Alors les peuples attendent du nouveau roi élu qu’il soit meilleur que le précèdent, comme si par définition la nouveauté était vertu.

Et à peine celui-ci ou celui-là s’est-il installé sur son trône que le règne de la médiocrité l’emporte à nouveau comme si le sceptre du pouvoir élyséen, et sans doute, les astres qui l’entourent, influençaient le malheureux pour que sa nature l’emporte et que commencent aussitôt les mauvais effets.

Nous sommes au cœur d’une crise grave, profonde et durable.

Elle est de toute nature, économique bien sûr, démocratique aussi, écologique, énergétique, climatique, sociale… mais elle est aussi intellectuelle et politique !

C’est une crise de l’homme, une crise de conscience, c’est une crise locale de la France avant d’être une crise planétaire.

C’est à nous, sans l’excuse de la mondialisation, de nous prendre en main.

La prochaine élection sera ainsi comme les autres, une douce illusion et malheureusement pour la première fois, sans le rêve porteur d’enthousiasme éphémère et d’espoir accessible.

Comment imaginer un seul instant que les hommes politiques qui s’agitent depuis plus de dix ans, voire même pour certains depuis plus de cinquante ans soient d’un coup de baguette magique baignés par la grâce.

La campagne n’en sera donc que médiocre, inquiétée par un spasme, celui de la complication démocratique des extrêmes sans véritable fond mais plein d’audace, agitée par la pauvreté du contre-pouvoir médiatique !

Nous avons devant les yeux des tueurs de rêves…

Ils gravitent dans notre inconscient collectif avec des centaines d’autres, pour coloniser notre esprit, notre conscience de prudence, de confort, de sécurité, et finalement d’immobilisme et de méfiance envers les autres : il faut éviter tout mouvement, parce qu’il porte en lui le risque et le danger.

Nous avons l’extraordinaire chance de vivre en démocratie.

Et pourtant, nous sommes les sclérosés de notre propre dictature intérieure. C’est pour cela que la désillusion sera là, d’autant plus importante que l’espoir est immense.

Le peuple de France a envie de se retrouver après les deux récentes mandatures de déchirure, l’une portée par un nationalisme pervers sous-jacent et l’autre par la facilité dogmatique de la lutte des classes.

Le peuple de France réclame justice, un concept philosophique simple et fondamental où les actions humaines doivent être sanctionnées ou récompensées en fonction de leur mérite au regard du droit, de la morale

Le peuple de France est en manque de leadership, et aussi de vision.

Il ne veut plus de ces super héros d’un autre temps, détenteurs de l’omniscience, debout devant leurs troupes avec l’air du commandant protecteur, faussement autoritaire pour donner l’illusion de démocratie participative.

C’est une image d’un autre temps, c’est l’image de celui qui est dépassé, de celui qui bâtit sa stratégie et sa posture sur ce qui a fait le succès d’hier.

La France recherche celui qui voit le monde qui va être… celui de demain, celui qui va s’entourer de talents sans distinction des clivages du passé, celui qui va savoir réagir sans pensée dogmatique et partisane aux évolutions de conjoncture, celui qui sera capable de changer.

Le monde évolue, et plus vite que nos égocentrismes.

Nelson Mandela était de ceux-là, capable de dépasser le passé et le présent et de projeter son pays politiquement, socialement, économiquement dans l’avenir.

Nous avons besoin d’un Nelson Mandela.

Notre soutien ira en 2017 vers le leader qui aura les caractéristiques du 21éme siècle !

Une évidence sans doute… Notre leader aura la vision du futur, l’envie de changement, le courage de le mener.

Notre leader aura la transparence comme vertu. Il n’aura pas la tête basse, il regardera devant, un coup plus loin que les autres. Il saura anticiper les changements de notre modèle économique.

Il aura la diversité comme entourage, il saura développer des relations avec des gens de nature différente, il bannira la pensée unique et tous les modes d’actions y concourant. Il portera en lui un esprit fédéraliste, participatif et collaboratif. Il saura abandonner une pratique qui a donné des résultats mais qui n’apporte plus rien au futur. Il ne parlera pas de risque mais il prendra des risques.

Il acceptera de faire face aux transformations techniques et sociales.

Si l'entrée dans le 21ème siècle avait été marquée par une accélération de l’évolution de notre société, que ce soit sur le plan économique, technologique ou social, le futur sera marqué par l’acceptation du risque de transformation de notre pays, d’un bouleversement des règles du fonctionnement démocratique, économique et écologique.

Le peuple de France a conscience de l'inadaptation de certains modes de management, autrefois sources de performance. Il est en attente d’autre chose. Il veut savoir comment s'adapter à un environnement imprévisible et en permanente mutation, comment faire face à cette nouvelle concurrence, inconnue et agressive, comment répondre aux nouveaux besoins, aux exigences et à cet individualisme nouveau, comment rester serein dans un contexte de crise financière ?

"Faire plus avec la même chose" est un mensonge d’Etat, avec les conséquences que l'on connaît : perte de sens, confusion face à la multiplicité des projets, peur de l'avenir, pression des objectifs, désengagement des énergies…

Et même si le vernis est beau, le système bureaucratique demeure. La France est-elle de mieux en mieux formée et informée ? Où sont les grandes initiatives, etc…

A "contexte nouveau, règles nouvelles".

Le leader que nous soutiendrons en 2017 sera celui qui affirmera qu'il vaut mieux parfois oser remettre en cause certains paradigmes et en adopter de nouveaux.

Au lieu d’affirmer le changement, au lieu de manager le changement, changeons donc le management.

Les modes politiques d’aujourd’hui ont certes évolué en 100 ans, mais ils reposent tous sur les principes de conformité et d'obéissance. Autrement dit, toutes nos organisations sont construites autour d'une pensée unique qui sied à nos élus : "il existe des personnes pour dire ce qui doit être fait et d'autres pour faire ce qui a été dit"… et sans doute faire autre chose que ce qu’ils disent.

Comparée à la vitesse des changements technologiques, économiques et sociétaux, les pratiques de management politique, inventées par des personnes nées à la fin du 19ème siècle, évoluent au rythme d'un escargot, au rythme décidé par le conservatisme...

On préfère tout prévoir, estimer, évaluer, planifier pour éviter les risques et garantir le succès ; et cette prévention des risques empêche de libérer l'audace et freine l'innovation.

Structurer une organisation par caste, par catégorie, par métier pour que chacun apporte son expertise et conserve ses acquis crée la division et limite la collaboration, renforce les luttes de pouvoir et freine la complémentarité. La primauté du respect des règles limite la réactivité et ne fonctionne que dans un monde prévisible.

La peur du changement renforce la nécessité de contrôle et le contrôle prend du temps et de l’énergie, fragilise la relation et infantilise.

Face au constat de l'inadaptation croissante et criante de ces comportements, je m’interroge sur de nouveaux modèles à explorer, capables de développer conjointement performance pour le Pays et épanouissement pour les citoyens.

Génération Ecologie doit réclamer, exiger, un nouveau mode, celui qui valorisa l'intelligence humaine.

Le leader que nous soutiendrons sera donc celui qui après une période de plusieurs décennies où la gouvernance de la France est très structurée, rationnelle, analytique et standardisée, en d’autre termes technocratique et confisquée, osera décrire le management politique de demain comme mobilisateur d’une l'autre partie de notre existence : l'intuition, la relation, le plaisir, l'aventure.

Cela repose sur un Etat d’esprit qui part du principe que les citoyens ont des capacités, du goût pour le travail, le sens des responsabilités et l'envie d'être associés aux projets de leur pays, donc qu'il est possible de leur faire confiance.

Cela repose sur un Etat qui accepte son peuple, qui redonne de la confiance et de la convivialité à ses institutions. Je n’ose pas citer là, la fiscalité et le Trésor publique !

L’Etat et la confiance, deux mots qui s’affrontent de plus en plus. Deux mots qui perdent leur sens quotidiennement. La confiance est en effet un postulat qui fait que le peuple ou les individus qui le composent sont incapables d'imaginer de la part de son Etat, tromperie ou trahison !

Le leader de demain devra redonner confiance !

Et c’est sans doute la tâche la plus difficile. Il devra donner un sens, une direction vers laquelle toutes les énergies devront s'orienter, expliquer la raison d’être de son projets sa valeur, sa particularité, affirmer sa vision.

Il devra s’entourer d’authenticité, de sincérité, de transparence pour renforcer la confiance entre les acteurs sociaux et économiques.

La méfiance de l’Etat est le résultat d'une appréhension de l'avenir et de la véracité de son comportement passé.

La confiance repose sur la capacité à pouvoir échanger et partager avec les personnes concernées rapidement et simplement, quel que soit le statut où la fonction.

Cela suppose un comportement démocratique différent, une proximité locale.

Cela suppose par exemple d’expliquer avec sincérité en quoi les tripatouillages territoriaux ont un sens pour la France et ses citoyens.

Que devient la valorisation individuelle ?

Comment le citoyen peut-il reconnaitre sa contribution au développement de la France autrement que par son statut sociale et la ségrégation que l’Etat a affirmé dogmatiquement, créant ainsi la perte de toute notion de droits et de devoirs, diluant la solidarité sous la contrainte et la honte, développant des complexes de caste comme celle ravageuse du « public /privé ».

Le contrat entre l’Etat et le citoyen doit être revu, par la faute même de l’Etat.

L’engagement du citoyen ne peut être qu’en connaissance de cause, avec la pleine conscience des conséquences.

Le peuple a besoin de comprendre son niveau d’engagement, pourquoi il doit participer au changement. Il est sans doute nécessaire aujourd’hui de redéfinir la Liberté. Les débats sociétaux le démontrent chaque jour.

Liberté, Egalité, Fraternité, le repère fondateur de la nation a perdu son sens parce que l’exemplarité politique l’a érodé et parce que ce symbole s’accompagne d’une coresponsabilité citoyenne.

Les esprits partisans, le conservatisme et le sectarisme doit laisser place à la flexibilité.

Demain sera innovation, demain sera expérimentation de nouvelles pratiques, de nouveaux procédés.

Tout normaliser et réglementer et une hérésie. Le changement repose sur la nécessaire réallocation des ressources, de façon vive et permanente au regard des évènements imprévus. Il faudra l’accepter individuellement et collectivement.

Demain sera mouvement et coopération entre tous, actions conjointes, soutien permanent de ceux qui ne suivent pas la vitesse du changement. La réussite de ce mouvement transgénérationnel est fondamentale et devra donc s’appuyer sur un mode sociétal différent.

Les innovations fruit d’une pensée supérieure, sont rares. L’innovation de demain viendra d'un processus d'agrégation d'idées échangées entre plusieurs personnes. La structure sociale devra donc encourager la co-créativité, en évitant les retentions d’information au profit d’un pouvoir manipulateur.

Si la conformité et la modélisation freinent l'innovation, la diversité est source d'enrichissement.

Comment imaginer un Etat qui ne favorise pas dans sa structure les échanges de points de vue, d'expérience et de compétences.

La France a besoin de transversalité : la division cloisonnent et favorisent les luttes de pouvoir. Le rationnel divise alors que le relationnel unit.

L’effort quotidien doit être de faire tomber les barrières et par exemple d’admettre enfin que le parlement n’est plus représentatif du peuple (bipartisme, taux d’abstention). L’élitisme organisé par une caste au profit d’une caste ne peut renforcer la solidarité et encore moins cautionner l’exercice du pouvoir.

Du bon sens à l’évidence, ce fameux "bon sens paysan", manque à nos valeurs.

C’est très peu d'investissement financier mais c’est une remise en cause de l’ordre établi.

Plutôt qu’une révolution de rue, pourquoi ne pas imaginer un changement dans la convivialité ?

Pourquoi ne pas imaginer un Etat qui donne à son peuple l'atmosphère de la France avec des valeurs simples, des relations saines entre les acteurs, épanouissante pour les citoyens ?

N’oublions pas que l’amplitude du changement, l’importance des enjeux de demain pour la France comme pour la planète ne supporteront pas la médiocrité.

N’oublions pas que le changement demandée n’est plus petite évolution indolore mais certainement rupture de la routine alors que d’une manière générale, le citoyen recherche un équilibre dans les différents domaines de sa vie (travail, famille, soi-même, réseau social…).

La société française n’étant pas créée sur ce modèle démocratique et collaboratif, la transition doit se faire progressivement mais fermement.

Dans ce domaine comportemental, pour le citoyen, la dynamique des petits pas doit se faire avant le radicalisme d’une réforme globale. Alors que pour le gouvernement où les élus, le moment d’un changement radical des comportements est obligatoire.

A partir de cette vision du changement, un nouveau système politique s’établira car la diversité des acteurs qu’il mettra en place lui donnera la capacité à développer des relations avec des personnes de nature différente.

Il incarnera ainsi ce qu’il doit être : le peuple français.

L’Ecologie, dans ce qu’elle a de noble, incarne en elle le sens humain, et s’affirme d’elle-même car elle en est devenu une évidence.

C’est donc vers un changement sociétal fondamental que Génération Ecologie doit se tourner, avec de façon pragmatique trois priorités : l’innovation, la fiscalité et la démocratie.

Et soyez persuadés d'une chose : si vous ne changez pas votre style de management, la rue le fera.

Que cela soit le rêve de chacun avant d’en devenir le cauchemar de tous.

Jean-Noël DEBROISE, Président d'honneur de Génération Ecologie

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