Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 29/01/2015 à 07:21, mis à jour à 07:34
Après les centrales nucléaires, le palais de l'Elysée, c'est au tour du site militaire de l'Ile Longue, dans la rade de Brest, d'être survolé par des drones."Au cours de ces derniers jours, des drones ont été détectés à proximité du site de l'Ile Longue", a indiqué la préfecture maritime dans un communiqué. Et d'ajouter: "Ces vols de drones n'ont pas présenté de menace caractérisée sur la sûreté des installations".
L'Ile Longue, sur la presqu'île de Crozon, abrite les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) de la force de dissuasion française. Ces vols se sont produits "dans la nuit du 26 au 27 et le 27", a précisé le porte-parole de la préfecture maritime, le capitaine de corvette Lionel Delort, indiquant cependant ne disposer "d'aucune preuve tangible" dans la mesure où les drones n'ont pas été retrouvés. "Ces détections ont été immédiatement traitées en mobilisant les moyens et les équipes de réaction prévus dans ce cas de figure", précise la préfecture maritime.
Moyens de protection supplémentaires
Des "moyens militaires et de gendarmerie" ont été notamment déployés, selon le porte-parole. C'est le dispositif et les équipes de protection du site qui ont fait état de l'irruption de ces drones dans le périmètre de sécurité entourant la base, périmètre couvrant quasiment la presqu'île de Crozon.
Tout survol avéré de drone au-dessus d'installations militaires fait l'objet d'une procédure judiciaire pour déterminer la nature et l'origine du survol et poursuivre leurs auteurs, compte tenu de la nature illégale de ces activités, souligne la préfecture, qui assure que le "dispositif de surveillance et de protection des sites de la Marine permet de garantir leur sécurité et prend bien en compte les potentialités ouvertes par les nouvelles technologies".
"Un impressionnant déploiement de forces"
En juin 2013, le quotidien Le Télégramme révélait que ce site ultrasensible comptait de nombreuses failles de sécurité. Badgeuses à bout de souffle, clôtures en mauvais état, absence de chicanes, de scanner pour véhicules et même de batterie de missiles sol-air, personnel inexpérimenté...
Dans son édition de ce mardi, le survol s'est produit au moment où un SNLE devait réaliser des mouvements dans la rade, ce qui a provoqué "un impressionnant déploiement de forces". "J'habite ici depuis 40 ans, je n'avais jamais vu un tel déploiement de forces", rapporte un voisin de la base, ancien marin d'Etat, cité par le quotidien. Le capitaine de corvette Lionel Delort a assuré qu'un SNLE avait bien réalisé "un mouvement" mais seulement mercredi matin et qu'au moment des survols il n'y avait aucun sous-marin dans la rade. Une vingtaine de vols de drones ont été observés ces derniers mois en France aux abords de sites nucléaires, dont les auteurs n'ont pas été identifiés.