Bill de Blasio, nouveau maire de New York, a désormais sous sa responsabilité la 13ème économie mondiale, dynamisée par la finance et diversifiée par son prédécesseur, Michael Bloomberg. La ville est aussi traversée par de très grandes inégalités.
C'est une lourde responsabilité qu'ont confié les New Yorkais à l'iconoclaste Bill de Blasio, le nouveau maire de New York.
Car si la métropole était un pays, elle se classerait ni plus ni moins qu'au 13ème rang des économies mondiales.
En effet, avec un PIB supérieur à celui de l'Espagne, l'aire urbaine de cette "ville-monde" est bien plus qu'une grosse agglomération. C'est une économie pleinement ancrée dans la mondialisation, avec ses forces, mais aussi ses faiblesses.
- La finance, force historique de New York
La finance est au cœur du dynamisme de la Grosse Pomme. Grande pourvoyeuse d'emplois, elle a pour principaux poumons le New York Stock Exchange, situé à Wall Street, et le Nasdaq, où sont listées les plus importantes valeurs technologiques telles qu'Apple ou Microsoft. Les deux sont respectivement la première et la deuxième place boursière au monde en termes de volumes échangés.
New York est aussi le siège décisionnel des plus grandes banques au monde, comme Goldman Sachs, Citigroup ou encore JP Morgan Chase. Sévèrement ébranlée par la crise des subprimes, dont elle portait une grande responsabilité, la finance new-yorkaise s'est depuis refaite grâce aux programmes de rachats d'actifs massifs de la Fed, qui a elle-même son siège située dans la capitale économique des Etats-Unis.
- Une économie plus diversifiée grâce à l'action de Michael Bloomberg
Mais "la ville qui ne dort jamais" ne vit pas que de la finance. En effet, la ville a bien d'autres atouts, développés notamment par Michael Bloomberg, qui vient de céder son trône, qu'il occupait depuis douze ans.
En effet, la métropole, qui était autrefois très dépendante de la finance a vu son économie se diversifier sous la coupe de l'homme d'affaires indépendant de tout parti politique et qui pouvait nommer ses congénères pour leurs compétences et non pour des raisons purement politiciennes, expliquent certains observateurs. Ainsi la ville a-t-elle subi de profonds changements.
- Le tourisme : un moyen de faire rentrer facilement de l'argent
Plus sûre, plus verte, la ville est désormais plus attrayante. Ce qui favorise le tourisme dans une ville qui vit déjà au son des 170 langues qui y sont parlées.
Fin 2012, Michael Bloomberg avait lui-même annoncé que la ville de New York avait battu son nombre record de visiteurs avec 52 millions de touristes venus des quatre coins du monde , grâce, selon lui, à la qualité de ses sites culturels, mais aussi à l'amélioration de la sécurité, qui était devenu un vrai problème. Il affichait alors un objectif de 55 millions de visiteurs annuels d'ici à 2015.
Par comparaison, la ville de Paris accueille chaque année un peu moins de 30 millions de touristes.
Les nouvelles technologies : un moyen de se tourner vers l'avenir
Historiquement, le cœur des nouvelles technologies aux Etats-Unis se situe en Californie, dans la Silicon Valley. Mais depuis quatre ou cinq ans, un vent californien souffle aussi sur les rives de l'Hudson River, depuis que Michael Bloomberg a mis en place un plan de 45 millions de dollars pour encourager les naufragés de Wall Street suite à la crise des subprimes à se lancer dans la high-tech.
A cette époque est née à New York la Silicon Alley, pendant de sa grande soeur de l'ouest.
Au départ il s'agissait d'un simple quartier regroupant quelques start-up autour de l'immeuble Flat Iron, à Manhattan. Aujourd'hui répartie sur trois quartiers elle regroupe des grands noms tels que Tumblr, Gilt, Google, ou encore Facebook (ces deux derniers y ont installé des bureaux).
Depuis le début de l'année 2013, 2 milliards de dollars ont été investis dans les start-up new yorkaises.
- Entre richesse extrême et extrême pauvreté
Mais là où Michael Bloomberg a échoué, c'est sur la question des inégalités grandissantes qui sévissent dans la métropole la plus riche des Etats-Unis.
Car, si ce poumon du monde compte 400.000 millionaires, 21% de sa population vit encore sous le seuil de pauvreté. Et les prix anormalement élevés de l'immobilier, tirés en partie par une population aux revenus élevés issue de la finance, des professions juridiques et du conseil, mais aussi par la spéculation, posent de graves problèmes de logement jusqu'aux classes moyennes.
C'est, selon les observateurs, ce qui a amené la population de la ville à plébisciter le démocrate fantasque et ses mesures en faveur de la réduction des inégalités.
Ce dernier propose notamment de construire des dizaines de milliers de logements sociaux à destination des classes moyennes, le tout financé par une taxation plus importante des hauts revenus. Une façon, selon lui, de faire profiter un nombre plus important de new yorkais du dynamisme de leur cité.